Surnommée "la reine des jeans" pour avoir inventé le premier jean de marque pour les femmes, Gloria Vanderbilt était une femme extraordinaire, reconnue pour son talent artistique, sa grande beauté et son style, sa résilience face à l'adversité et à la tragédie, et son amour de la vie. Le fait que le célèbre jean stretch Gloria Vanderbilt, sorti en 1976, ait pour motif de poche un cygne doré est une métaphore appropriée pour une femme qui semblait glisser gracieusement sur l'eau tout en pagayant follement sous l'eau pour rester à flot. Malgré son statut d'héritière, elle était célèbre pour son éthique du travail et, grâce aux jeans, elle était aussi une femme d'affaires autodidacte. Le cygne brodé était en fait une référence à son autre carrière, celle d'actrice, puisqu'elle avait joué dans Le Cygne en 1955. Elle a également conçu des tissus et de la vaisselle, écrit des livres pratiques, des romans et des poèmes, et était une peintre accomplie.

Vanderbilt est né à Manhattan, New York, d'une mère adolescente, également nommée Gloria. Lorsque le mari de Gloria senior, un joueur, meurt alors que Vanderbilt a 15 mois, elle décide de retrouver sa jeunesse en Europe plutôt que d'être accablée par la maternité. Après une bataille judiciaire très médiatisée, la garde de la "petite Gloria" est attribuée à la tante de Vanderbilt, et elle quitte l'Europe pour New York afin de commencer une nouvelle vie de jeune fille américaine. Lorsque son fonds fiduciaire a commencé à fonctionner, elle a dû soutenir sa propre mère avec une allocation, et elles se sont séparées pendant une grande partie de sa vie. 

Comme sa mère, Vanderbilt était une jeune mariée adolescente, mariée à 17 ans à un agent d'Hollywood qui était abusif. Elle a divorcé de lui et a rencontré lors d'une fête un chef d'orchestre de 63 ans qu'elle a épousé trois semaines plus tard. Ils ont eu deux fils, mais ont finalement divorcé alors que les garçons étaient encore jeunes. L'un de ses fils de ce mariage ne lui a jamais pardonné, et ils se sont également séparés. Son dernier mariage a donné naissance à deux autres fils ("tu vas devoir créer une équipe de baseball" sont les derniers mots que sa mère lui a adressés avant de mourir). L'aîné, Carter, a sauté du balcon de leur penthouse du^14e étage sous les yeux de sa mère à l'âge de 23 ans. L'autre fils est le journaliste de la chaîne CNN Anderson Cooper. Ayant également connu la mort prématurée de son troisième mari à la suite d'une crise cardiaque, Mme Vanderbilt a poursuivi son chemin en déclarant : "Ce n'est que lorsque vous acceptez que la vie est une tragédie que vous pouvez commencer à vivre."

Dans le nouveau podcast "All There Is" de Cooper, il raconte avoir rangé l'appartement de sa mère à Manhattan et être tombé sur une note dans le placard indiquant la jupe et le chemisier qu'elle portait le jour de la mort de Carter. Il note également que, de son vivant, elle ne manquait pas de l'informer de sa maquilleuse préférée et de la robe jaune Fortuny dans laquelle elle voulait être enterrée, que le cercueil soit ouvert ou fermé.  

Vanderbilt n'était pas seulement connue pour son style, mais aussi pour ses talents de décoratrice, créant toujours une ambiance parfaite lors de ses fêtes avec des fleurs opulentes et des bougies Rigaud parfumées. Mais les traumatismes de son enfance turbulente se cachent derrière son large sourire et son rire caractéristique. Un jour, elle a impulsivement peint une citation au-dessus de sa cheminée : "Sois gentil avec tous ceux que tu rencontres car tout le monde mène un grand combat."

Lorsque son médecin lui a annoncé le pronostic de son cancer, elle a fait preuve d'un optimisme caractéristique, citant les paroles de Peggy Lee en 1950 : "Montre-moi le chemin pour sortir de ce monde, car c'est là que tout se trouve."