Charmante et provocante, La Goulue était la vedette du cabaret parisien Le Moulin Rouge à la Belle Époque. Son surnom, qui signifie "la gloutonne", faisait référence au fait qu'elle finissait les boissons des clients pendant ses numéros de danse. Toujours précoce, alors qu'elle travaillait avec sa mère dans une blanchisserie à l'adolescence, elle essayait les robes et les empruntait même pour aller danser. Une fois découverte, elle est devenue l'artiste la mieux payée de son époque et a été immortalisée par le peintre Toulouse-Lautrec dans plusieurs de ses célèbres tableaux, reconnaissable à ses décolletés plongeants, à son tour de cou en ruban noir et à sa fantastique coiffure relevée.

Elle arrivait souvent au Moulin Rouge avec sa chèvre domestique, et ses numéros insolents consistaient à enlever les chapeaux des hommes d'un seul coup de pied haut et à relever ses jupes pour révéler ses culottes de mousseline transparente ornées d'un cœur. Mais son histoire est aussi un récit édifiant. Lorsqu'elle s'est mise à son compte, et après un bref passage comme dompteuse de lions dans un cirque itinérant, l'ancienne "reine de Montmartre" a vécu sa vie en colportant des cigarettes et des fleurs dans la rue.